Biographie
Raymond Legueult

La vie et l’oeuvre de l’artiste.

Son enfance

Né le 10 mai 1898, rue du Temple à Paris, second enfant d’Anne et Albert Legueult, qui travaille dans « la banque », avec un goût réel pour l’art, notamment la musique, et n’est pas insensible à la peinture.

Raymond Legueult se souviendra, en 1965:
 » Encore bien jeune, les dimanches gris des hivers parisiens, mon père me menait au Louvre. Que de fois je suis passé, en traînant les pieds, devant les vastes, sombres et dramatiques peintures de Delacroix, après avoir croisé le David du Couronnement Impérial, plus grand encore. » 

Ses études d’art

Après des études, peu concluantes, à l’Ecole de Commerce de l’avenue Trudaine, il prépare l’Ecole des Arts décoratifs où il entre à l’âge de 16 ans. A 17 ans de retour d’un séjour en Normandie, il fait connaissance avec Noémie Lair. Intellectuelle, elle tient salon à Paris, au milieu de ses amis russes, artistes et libres penseurs. Ce sera son amie, son modéle et son égérie. Ses études sont interrompues en 1917 par la guerre. Il est alors mobilisé et ne retrouve l’Ecole des Arts Décoratifs qu’en 1920.

Début de son oeuvre

Il est admis dans l’atelier du directeur, Eugène Morand (père de l’écrivain), et se lie d’amitié avec Roland Oudot, François Desnoyer, Joseph Inguimberty et surtout Maurice Brianchon, avec lequel il partagera pendant plusieurs années un atelier dans le quartier de Montparnasse, avenue du Maine.

Il fréquente les musées, notamment le Louvre où il apprécie des peintres comme Courbet, Corot, Delacroix, Poussin et les expositions, où il admire ses contemporains Monet, qui vit ses dernières années, et Matisse.

Son œuvre de peintre commence en 1921, avec des paysages et quelques portraits. C’est aux démarches bienveillantes d’Eugène Morand que Raymond Legueult obtiendra une bourse d’étude lui permettant de partir, en 1923, avec son ami Brianchon, deux mois en Espagne, il y copiera notamment au Musée du Prado des œuvres de Vélasquez, Goya et Greco. En 1922, il fait son premier séjour estival dans le Doubs, à Vaufrey. Il y retournera chaque année, avec son ami Brianchon, pour peindre la nature généreuse, en été, du Haut Doubs, du côté de Mouthier Haute Pierre, Lods, ou Jougne.

Sa participation au Salon de la Nationale des Beaux-Arts, avec 3 « cartons » est remarquée, et donne lieu à une commande de l’état pour un carton de tapisserie destiné à la Manufacture des Gobelins, dans le cadre de la représentation des provinces françaises. Celle de la Franche-Comté lui est confiée, payée 24.000 F. Après trois ans de recherches, et de croquis, dessins et travaux préparatoires lors de voyages dans le Doubs, l’œuvre sera présentée en 1924, sous le titre « La Moisson en Franche-Comté », voir 24G.

La Moisson en Franche-Comté

Les cerisiers à Mouthier

Le port de Granville

La rivière, ou la Loue

Les premières expositions

Il participe, en 1923, au 1er Salon des Tuileries, avec 4 envois dont « Femme debout dans un paysage », voir 23E, et « Concert Champêtre », 23L; au Salon d’Automne, dont il devient sociétaire; en 1924, au Salon des Tuileries, avec 4 envois, dont « Les Plaisirs et les Jours », 23C.

En 1925, il est nommé professeur de dessin à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il réalise, avec Maurice Brianchon, des décors pour l’opéra Griselidis, la Naissance de la Lyre.

En 1927, première exposition à la Galerie Le Portique, de Marcelle Berr de Turique, boulevard Raspail, il y exposera aussi en 1928, avec, notamment Brianchon et Oudot, et présentera divers œuvres récentes, dont « Paysage », 26C. Il y exposera très fréquemment, parfois deux fois l’an.

En 1929, il participe au Salon des Tuileries, avec 2 envois, dont « Jeune Fille dormant » 28Q. La même année, la galerie Le Portique luis consacrera une exposition particulière, présentant 30 peintures, dont « Mouthier » 28S, et « Femme au fauteuil » 27M.

Concert Champêtre

Les plaisirs et les jours

Mouthier

La dune à Granville

Grand Prix de la peinture Darnétal

En 1933, présenté par Louis Vauxcelles, André Lhote et Maximilien Gauthier, lui est décerné le Grand Prix de la Peinture Darnétal, le « Goncourt de la Peinture ». Raymond Legueult « empoche » un prix de 6000F. Suit une exposition d’un ensemble de ses œuvres à la galerie Georges Bernheim, en juin 1933. Charles Fedgal écrit, dans la semaine de Paris, du 16 au 23 juin 1933: « A peine le Grand Prix de la Peinture 1933 vient-il d’être attribué à Raymond Legueult…. qu’une exposition d’un ensemble d’oeuvres du jeune lauréat, s’ouvre à la Galerie Georges Bernheim. Toutes les qualités de Legueult se trouvent ici inscrites, enfermées dans ses toiles, à la cimaise: un certain aspect de spontanéité obtenu, cependant, par un travail lent et réfléchi; des valeurs exactes et souplement fixées; des tons rares et harmonieux; un souci constant de la composition pour l’ordre le meilleur et la plus sensible picturalité… Dans les tableaux de cette belle exposition, que de dons apparaissent, que de charmes nous attirent et que de promesses nous y voulons trouver! Raymond Legueult saura ne pas nous décevoir; c’est une espérance, quasi une certitude, qu’il nous est infiniment agréable de nourrir. »

Louis Vauxcelles écrit: « Il tient le coup, sa trentaine de toiles est réussie avec une hâte un peu arbitraire: il s’y trouve des esquisses charmantes que l’auteur n’eut sans doute pas montrées en une exposition préparée à loisir, mais il fallait « emplir la salle », et pour cela vider l’atelier; Legueult a dû solliciter du salon des Tuileries l’autorisation de transférer chez Georges Bernheim ses deux toiles du Néo-Parnasse. Telle quelle, avec ses lacunes forcées, l’exposition très belle: nous avons les meilleurs raisons de croire en cet artiste ».

En janvier 1938, lui est consacré une exposition particulière à la Galerie Druet, rue Royale à Paris, avec pas moins de 38 œuvres, dont 34 toiles.

En 1939, il participe aux côtés de Cavaillès, Oudot et Terechkovitch à une exposition à la Galerie de l’Elysée, à Paris,  Bernard Chamigneulle écrit:  » Les toiles qu’il expose ici sont d’une qualité infiniment précieuse, il va toujours plus loin dans l’audace de ses accords de tons, et, toujours, il est sauvé par cette subtilité de goût qui fait de lui l’un des plus personnels de nos peintres dans la lignée de Bonnard et de Matisse ». Il participe à l’exposition d’Art Français Chez Backsbacka au Salon des Beaux-Arts, à Helsingfors en Finlande, il y exposera aussi, en 1943, en 1950, en 1953, et en 1958.

Il est mobilisé pour la guerre en septembre 1939.

En 1941, il quitte l’atelier de l’avenue du Maine, pour celui de la rue Boissonade.

En 1943, Emilienne Amand, âgée de 20 ans, deviendra son nouveau modèle, et emménagera dans l’atelier de la rue Boissonade, qu’elle ne quittera, à regret, que 64 ans plus tard.Ils furent heureux, se marièrent en 1953, et eurent une seule enfant…Anne, en 1954.

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